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Parfums sur mesure et consultation

Depuis 2006, je suis chargée de faire la consultation parfum dans le cadre de la création des parfums sur mesure. Désormais, c’est avec Thierry Wasser que je travaille, à la suite de cette consultation, je partage avec lui un « brief » extrêmement précis. Et très rapidement, nous sommes en mesure de proposer deux ou trois essais, quelques retouches sont toujours à effectuer, mais le temps de développement est assez court, quelques mois, mais il faut environ 9 mois pour la livraison, en effet le plus long est le test toxicologique, indispensable pour garantir la parfaite innocuité du parfum, le test est identique que celui fait pour un grand lancement de parfum. Mes clients viennent essentiellement d’Europe, autant d’hommes que de femmes.

Nous livrons deux litres de parfum dans le sublime flacon de Jicky en Baccarat qui peut être habillé de pierres précieuses ou autre décor. Et 20 autres flacons 30ml et 60 ml présentés dans une superbe malle en cuir. Si la cliente le désire, nous pouvons bien évidemment conserver ses flacons dans une chambre froide, à disposition de la cliente. Bien évidemment, la cliente ou client peut le baptiser du nom qu’il désire, mais, bien souvent nous le trouvons ensemble.

La formule lui appartiendra à vie. Le prix à partir de 37 000 euros, somme bien évidemment importante, mais, tout est relatif, puisque c’est le prix d’une robe haute couture.

 

Et voici le « psy » olfactif

J’ai eu la chance d’avoir un article dans le Point, mais pas de chance, cette semaine là, il y a eu grève de distribution dans les kiosques. Voici le contenu de cet article écrit par Audrey Levy.

Mme R., comme on désigne avec discrétion les clients chez Guerlain, a toujours cherché le parfum boisé des forêts de son enfance à Montréal, la saveur du sirop d’érable que préparait son père dans une vieille cabane. J’aimais à la fois Shalimar, Samsara, le côté chypré de Mitsouko, raconte la femme d’affaires canadienne. Lorsqu’une conseillère lui a proposé de créer son propre parfum, de retrouver ces odeurs dont elle a tant rêvé, elle n’a pas hésité une seconde. Elle n’est pas la seule. Depuis que Guerlain a lancé, il y a quatre ans, cette prestation, une vingtaine de fortunés, des hommes d’affaires de toute l’Europe, des coquettes du Japon ou de Russie, des princesses du Moyen-Orient, ont cédé à ce luxe ultime. C’est une tradition chez Guerlain, rectifie Thierry Wasser, le célèbre nez de la maison. Déjà en 1828, Pierre François Pascal, le fondateur, composait des fragrances à la demande de personnalités : Balzac pour l’écriture de « César Birotteau », l’impératrice Eugénie, Sarah Bernhardt, Diaghilev, Joséphine Baker.

Dans son salon feutré de la place Vendôme, Lorenz Bäumer empoigne son vaporisateur miniature et s’asperge frénétiquement. Lui a accepté de donner son nom, il est vrai qu’il fait partie de la maison. Puisqu’il est directeur artistique des collections haute joaillerie Louis Vuitton, filiale, comme Guerlain, de LVMH. Le joaillier repose sur le coin de la table le flacon, l’admire sous toutes les coutures et recommence. « Ça fait six mois que je patiente, mon coffret devrait être prêt dans quelques jours. » Son coffret ? Non pas l’une de ses prochaines créations, mais le parfum sur mesure que lui a concocté la maison Guerlain. Un flacon Baccarat de 500 millilitres qui renferme ses souvenirs olfactifs, ses émotions. Une odeur unique, comme son prix : 37 000 euros.

Encore deux pschitt sur les poignets et partout dans la pièce, Lorenz Bäumer (M. B.) ne s’arrête plus. Son bureau embaume. Pour lui, ce n’est pas n’importe quelle odeur. Elle a le goût de son passé. « C’est son portrait olfactif, le portrait de sa vie matérialisée sous forme de fragrance », explique Sylvaine Delacourte, l’experte, directrice du développement Parfums chez Guerlain, car Sylvaine sait convoquer les souvenirs et les transformer en douces réminiscences olfactives.

 

 

Tout commence par une « consultation personnalisée ». Une première étape, proche d’un passage sur un divan de psy. Dans le boudoir capitonné du 68, avenue des Champs-Elysées, Sylvaine reçoit, élégante. Elle n’a pas suivi de formation. Juste deux ans auprès d’un psychologue pour se familiariser aux outils d’analyse. « Les méthodes que j’utilise sont semblables à celles de la série « Lie to Me » (qui met en scène un scientifique spécialisé dans la détection du mensonge, NDLR) », confie-t-elle. Sa méthode ? L’hypnose éveillée, dans laquelle elle vous plonge, presque à votre insu, pour faire remonter à la surface les souvenirs enfouis. « J’ai revécu des scènes que je croyais effacées à jamais », affirme Mme R. J’ai ressenti l’odeur du châle que ma grand-mère serrait frileusement contre sa poitrine quand elle nous accompagnait à l’école. « Sylvaine, il ne faut pas la baratiner ». Certaines clientes s’enflamment et enjolivent leur passé, dit-elle. Je le vois dans les yeux et les gestes. Je suis là pour les conduire vers l’authenticité. « Au début, on a un peu douté. » Souvenez-vous de votre enfance, commence-t-elle. Quelles sont les odeurs qui vous ont marqué ? « Silence gêné. Sylvaine vous met à l’aise. Comme vous, elle croise les bras, s’enfonce dans le moelleux fauteuil au fond duquel vous préféreriez disparaître, lance un regard approbateur, esquisse un sourire plein d’empathie. Pris au jeu, on se lance : « L’odeur du bois ciré dans les salles de classe, le parfum légèrement citronné du savon jaune qui vous fripait les doigts…» Bizarre, l’école, ce n’est pas ce que l’on affectionnait. « Un moment heureux ? » poursuit-elle. On cherche au fond de sa mémoire. Et, tout à coup, les souvenirs reviennent à la pelle : « La saveur d’amande de la colle Cléopâtre, bien sûr, l’odeur bitumée des trottoirs l’été après la pluie, l’odeur âcre des peaux de renard de l’atelier de mon père…». Elle vous arrête. Quelques bribes lui suffisent.

Formule magique

Une heure plus tard, iPad en main, elle vous arrose d’images. Des paysages enneigés, des forêts verdoyantes, des gousses de vanille, des copeaux de chocolat. A vous de choisir. C’est là qu’elle vous bluffe. Elle sait déjà celles que vous retiendrez : le linge qui sèche en plein air, c’est le côté de netteté qui rappelle le savon que vous avez évoqué, dit-elle, la mousse humide, une note de fraîcheur. Soudain, elle se lève, agite des fioles, arrange les accords et les matières premières et vous fait renifler un premier échantillon. Incroyable ! Sur la mouillette, c’est l’odeur que vous cherchiez depuis toujours sans jamais avoir trouvé les mots pour la formuler. Mais il faut encore patienter deux ans. Le temps d’envoyer la composition à Thierry Wasser, qui planchera dans son laboratoire pour mettre au point la formule magique. Encore deux ou trois essayages pour atteindre la perfection. Et un an pour les résultats des tests de toxicologie. « Des mois et des mois de recherches scientifiques qui justifient le prix de la prestation », assure Thierry Wasser. Qu’importe, les clients sont prêts à attendre – et à payer – avant de goûter au nectar absolu. « On touche à l’exceptionnel. C’est comme si on achetait une couleur, la recette vous appartient à vie, se flatte M. B. Cette odeur, vous serez le seul à la porter et vous ne laisserez pas indifférent ». Comme si cela ne suffisait pas, le joaillier s’est offert une nouvelle composition pour l’hiver. A chaque vaporisation, c’est une bouffée de souvenirs heureux que vous inspirez et votre personnalité que vous imposez au nez de tous. « C’est mon double olfactif, je me sens forte, sûre de moi, je ne peux plus m’en passer », confie la Canadienne.

Sylvaine Delacourte se souvient de cette princesse du Qatar émue par les racines d’iris qu’elle lui avait offertes pour la faire patienter – « la seule rareté qu’elle n’ait jamais pu s’offrir ». Ou de ce Russe, allergique, qui ne s’était pas parfumé depuis douze ans, ou encore de ce client qui voulait reconstituer l’odeur de l’usine de son grand-père. Il y a aussi ce gentleman qui avait économisé des mois pour époustoufler sa belle qui soufflait ses 30 bougies. Et cette Libanaise, conquise, qui a fait inscrire toute sa famille. « J’ai convaincu son fils qu’avec ce parfum il pourrait séduire les filles », dit Sylvaine. Une véritable eau des merveilles.

 

Parfums Sylvaine Delacourte

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