La vanille et la vanilline en parfumerie
Les Aztèques utilisaient la vanille pour parfumer un nectar à base de chocolat. Elle contiendrait des bienfaits pour lutter contre les peurs et les angoisses. Elle procure santé et force.
La vanille en parfumerie
La vanille, très jolie membre de la guerlinade, fait partie de la famille des orchidées. A l’état sauvage, elle se compose d’une liane grimpante qui peut atteindre une trentaine de mètres de hauteur. Originaire du Mexique, elle est aujourd’hui cultivée sur les îles de La Réunion, de Madagascar, de Mayotte et à Java. Ses trois formes botaniques différentes, la vanille Pompona, la vanille Tahitensis (plus florale) et la vanille Planifolia sont différentes dans leurs senteurs. Guerlain utilisera la vanille Planifolia sous forme de teinture.
La vanille Planifolia est une vanille qui est née au Mexique grâce au travail d’une petite abeille, la mélipone. Mais depuis qu’un esclave, Edmond Albius, a trouvé le secret de la fertilisation de la vanille, la fleur de l’orchidée est désormais pollinisée à la main à l’aide d’un petit stick et cela dans tous les pays.
Il faut environ 18 mois pour obtenir son fruit, la gousse noire que l’on connaît. Elle provient désormais essentiellement de Madagascar mais aussi de Mayotte, des Indes, etc.
Dans l’Instant Magic de Guerlain, j’ai demandé à utiliser la vanille Tahitensis dans l’élaboration de ce parfum. Elle est beaucoup plus florale poudrée, plus « héliotrope ». Je l’ai découverte grâce aux dégustations de différentes provenances de vanilles (Ouganda, Mexique, Tahiti, Réunion, Madagascar) chez Pierre Hermé. Cette vanille tahitensis possède de nombreuses facettes. C’est une vanille qui n’est pas sucrée mais florale et poudrée et bien sûr vanillée.
La vanille est une des matières premières essentielle de la facette ambrée ou orientale.
Transformation de la vanille
Les gousses vertes et fines de la vanille ne consentent à délivrer leur parfum qu’après avoir suivi un long processus artisanal. Quinze à dix-huit mois s’écoulent entre la pollinisation et la commercialisation. Une fois récoltée, la gousse de vanille est ébouillantée pendant trois minutes, puis est mise en couverture pendant vingt-quatre heures. Ce n’est qu’après avoir été exposée au soleil dès le matin jusqu’au début de l’après-midi, de chaque côté, quelques heures par jour, qu’elles prennent l’aspect qu’on leur connaît, au bout de quinze jours.
Elles deviennent noires, sèches et débarrassées de leurs bactéries. Les vanilles sont ensuite triées à la main, une par une, pour s’assurer qu’elles soient bien sèches. Après un séchage au soleil, puis à l’ombre pendant trois mois, un calibrage et, enfin, un affinage de deux à quatre mois, la vanille sera fin prête.
Les multiples formes utilisées de la vanille
- La teinture de vanille : pour obtenir une teinture de vanille, on fait macérer des gousses coupées en petits morceaux dans de l’alcool pendant au minimum un mois. Cette technique n’est presque plus utilisée aujourd’hui.
- L’absolue de vanille : l’absolue de vanille est obtenue après extraction par solvants volatils des gousses.
- Les produits de synthèse : la vanilline et l’éthylvanilline sont des matières premières de synthèse. Ces deux notes vanillées sont beaucoup plus sucrées.
C’est en mêlant teinture de vanille à la vanilline ou à l'éthylvanilline que ce nectar de gourmandise va apporter au parfum une extrême sensualité au contact de la peau. Elle révélera son pouvoir aphrodisiaque aux notes sensuelles et gourmandes.
La note gourmande en parfumerie
Ce sont les molécules de vanilline et d'éthylvanilline qui, en revanche, donnent cette note gourmande. Dès le début du XIXème siècle, la synthèse de la vanilline est le sujet de recherches avides. En effet, l’extraction de la vanille naturelle est un procédé long et méticuleux. En plus d’être un produit rare, ce procédé compliqué rend l’utilisation de la vanille naturelle très coûteuse en parfumerie. La vanilline va donc permettre la composition de parfums incontournables et révolutionner le goût des glaces et des chocolats.
L’île de la Réunion reste aujourd’hui le meilleur producteur de vanille, dont on extrait l’arôme, la vanilline. C’est un arôme tout à fait puissant et qui caractérise pleinement la vanille.
25 000 tonnes de vanilline sont produites par an. C’est l’arôme le plus fabriqué au monde, loin devant le café et le chocolat.
La vanilline est une molécule naturellement présente dans la gousse de vanille, elle représente 0.75% à 2% de la masse d’une gousse. Pour extraire un kilogramme de vanilline, il faut 500 kg de vanille naturelle. Le prix au kilogramme de la vanilline naturelle est compris entre 1200 et 1400 dollars, tandis que le prix de ce poids pour une molécule synthétique est de 15 dollars.
Qui va permettre la synthèse de la molécule ?
C’est en 1874 que la vanilline va être synthétisée pour la première fois. Les chimistes allemands Ferdinand Tiemann et Wilhelm Haarmann trouvent finalement la formule exacte de la vanilline : C8H8O3. Ils découvrent également deux réactions permettant de synthétiser cette précieuse molécule : l’hydrolyse et l’oxydation de la coniférine. Cette substance provient de la résine des conifères. Ce procédé d’extraction, bien que coûteux, permet de fonder une entreprise à Holzminden, dans les forêts de conifères allemands : Haarman’s Vanillinfabrik. Cette entreprise est aujourd’hui connue sous le nom de Symrise.
Autres procédés de synthèse
Karl Reimer et Ferdinand Tiemann découvrent en 1876 une autre façon de synthétiser de la vanilline, en partant du gaïacol. Ce procédé est tout de suite adopté à l’échelle industrielle grâce à sa rentabilité à l’usine Haarman’s Vanillinfabrik qui devient donc Haarman & Reimer Vanillinfabrik.
A partir de 1876, de nombreuses synthèses de la vanilline sont découvertes. La vanilline se forme à partir de l’avoine, de l’acétyleugénol (molécule du clou de girofle), et de l’acétylisoeugénol.
Un dérivé de la vanilline, l’éthylvanilline, va être synthétisé en 1894. Cette molécule dégage une puissante odeur de vanille gourmande et alimentaire. C’est cet éthylvanilline qui va sublimer le parfum Shalimar de Guerlain en 1921/1925.
Présence de la vanille dans des parfums mythiques
La surprenante gousse de vanille est pourvue d’une exceptionnelle richesse aromatique. La majestueuse gousse charnue de vanille de Madagascar n’est en fait pas tellement « sucrée ». Sa chaleur enjôleuse et charnelle se décline en notes miellées, lactées, épicées, animales, rhumées, ambrées et boisées.
La vanille est une ensorceleuse pourvue d’un charme indéniable, sensuel et généreux. Son sillage hypnotique invite au péché mais également au bonheur.
C’est une matière première considérée comme luxueuse car elle se fait désormais plus rare. Son prix peut être multiplié par 10 en une année.
La vanille est présente dans :
- Jicky de Guerlain
- Tocade de Rochas
- Baiser Volé de Cartier
- L’heure perdue de Cartier
- Bulgari Man, Black Cologne
- Pink Sugar d’Aquolina
Pour découvrir toutes les subtilités de la vanille et son pouvoir odorant, plongez dans la Collection Vanille de Sylvaine Delacourte Paris et voyagez en portant à votre nez :
- Vangelis : vanille épicée
- Virgile : vanille aromatique
- Valkyrie : vanille fraîche
- Vahina : vanille florale
- Vanori : vanille solaire
Collection qui plaira aux aficionados de la vanille mais aussi à ceux ou celles qui déclarent “oh non je n’aime pas la vanille”.
Parfums Sylvaine Delacourte
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